Place des Nations

Symbole de la persévérance des nations à travailler à promouvoir la paix

Cœur de la Genève Internationale

Conçue comme espace public et lieu de rassemblement, de manifestation et d’ouverture au monde, la place des Nations est riche en symboles architecturaux, telle la Broken Chair réalisée par l’artiste genevois Daniel Berset qui est installée sur la place depuis 1997 : une chaise estropiée, symbole des mutilations des nombreuses victimes, essentiellement civiles, des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions, et de l’action internationale pour leur interdiction et leur élimination.

Comment ne pas être également impressionné à la vue des 193 drapeaux des membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui flottent de part et d’autre de l’allée menant au Palais des Nations, siège de l’Office de Genève ? Ils sont les symboles de la persévérance des nations qui se sont unies pour travailler à restaurer la paix au lendemain de la Seconde Guerre mondiale qui, hélas, n’avait pas pu être évitée malgré les efforts de la Société des Nations (voir Palais Wilson).

Notons que ce n’est pas par hasard s’ils flottent ici, à Genève, pour honorer le siège européen d’une Organisation mondiale. Comme le relève Joëlle Kuntz, trois temps forts de l’histoire de Genève ont en effet précédé le temps de la Genève Internationale : le moment de la Réforme, 1536 (voir Maison Mallet), le moment de la fondation de la Croix-Rouge et du droit international 1863 (voir CICR) et le moment de l’installation de la Société des Nations, 1920 (voir Palais Wilson).

A chacun de ces trois temps forts, celles et ceux qui sont venus à Genève – ou leurs descendants – soit pour prêcher les idées nouvelles de la Réforme, soit parce qu’ils avaient quitté leur pays pour cause de persécution religieuse, ont contribué à l’émergence de ce que l’on nomme aujourd’hui la Genève Internationale.

Aussi, sur ce lieu emblématique de l’ouverture au monde contemporain, les marcheurs sont tout particulièrement invités à faire mémoire des Huguenots et des Vaudois du Piémont qui n’ont pas pu ou voulu rester à Genève jadis et ont emprunté précisément les chemins alentour pour aller plus au nord, en Suisse ou plus loin encore, à moins qu’ils aient pu partir par le lac.

Développement historique

La Genève Internationale

Aujourd’hui, plus d’une vingtaine d’organisations internationales, dont l’Office des Nations Unies (ONUG), ont leur siège à Genève. Par ailleurs, plus de 170 Etats étrangers sont représentés et disposent soit d’une mission soit d’une représentation permanente auprès de l’ONUG et des autres organisations internationales, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou de la Conférence du désarmement (CD). Quelques 250 organisations non gouvernementales y sont également installées*. Cette particularité, et le fait que Genève accueille de nombreuses réunions internationales, font d’elle un des hauts lieux de la coopération multilatérale mondiale dans lequel travaillent plus de 28.000 personnes. New York mis à part, Genève est le principal centre de la gouvernance mondiale.

* Il convient de mentionner tout particulièrement l’une d’entre elles, le Conseil oecuménique des Eglises – COE qui travaille depuis 1938 à la recherche de l’unité des Eglises (voir COE).

L’Office des Nations Unies de Genève (ONUG)

Situé au Palais des Nations, l’Office des Nations Unies à Genève (ONUG) est le bureau qui représente le Secrétaire général à Genève. Fort de plus de 1 600 employés, il est le deuxième lieu d’affectation de l’ONU après le Siège de New York.

L’ONUG contribue aux efforts déployés par l’Organisation qui, malgré son impuissance à éviter les guerres, travaille notamment à promouvoir la paix et la sécurité dans le monde, à faire progresser le désarmement, à dénoncer les violations des Droits humains, à éliminer la pauvreté, et à fournir avec rapidité et efficacité des secours humanitaires lors des situations d’urgence. 

Le Parc de l’Ariana

Descendant par son père d’une famille d’origine savoyarde venue s’établir à Genève au temps de la Réforme, Gustave Revilliod (1817-1890), jouit d’une aisance financière qui lui permet de voyager et de donner libre cours à sa passion pour l’art. En 1877 il crée un musée dans son prestigieux parc, qu’il baptise Ariana en hommage à sa mère Ariane De la Rive, afin d’y exposer ses magnifiques collections. 

A son décès, Revilliod lègue à sa ville tous ses biens, à la condition, dit-on, que ses paons puissent continuer à se déplacer librement dans le parc. Plus tard, un édifice sera construit dans celui-ci pour la Société des Nations qui le remettra au moment de sa dissolution en 1946 à l’Organisation des Nations Unies pour y établir son siège européen.

Ici, les marcheurs sont invités à porter le regard sur le Parc de l’Ariana et alors peut-être auront-ils la chance d’admirer les paons qui se promènent librement dans les environs du Palais des Nations et sont tous familièrement appelés « Léon ». La demande du mécène a été respectée…

En 2016, le Parc de l’Ariana abrite toujours le musée de l’Ariana et notamment ses superbes collections de porcelaines, faïences, et verres anciens et contemporains.

(Sources et ouvrages consultés: Dictionnaire historique de la Suisse – Archives de la Ville de Genève et Archives de l’Office des Nations Unies à Genève)

Place des Nations, 1202 Genève

En image

A découvrir également

Palais Wilson
Maison Mallet
CICR
Conseil œcuménique des églises (COE)


Liens

Bibliographie

  • KUNTZ, Joëlle, GENEVE  Histoire d’une vocation internationale, Ed. Zoé, 2010
  • TRAZ, Robert de, L’esprit de Genève Bernard Grasset, 1929

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