Maison de la Paix

Une audacieuse réalisation architecturale

La Maison de la Paix a été inaugurée en septembre 2013 pour abriter l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement (IHEID), fruit de la réunion sous un même toit de deux instituts pionniers : celui consacré à l’étude des affaires internationales créé à l’époque de la Société des Nations (SDN) (voir Palais Wilson) et celui consacré au développement.

Cette remarquable réalisation architecturale formée de six pétales fait partie du Campus de la Paix qui s’étend de la Place des Nations (voir Place des Nations) au bord du lac Léman et relie deux parcs publics. Le campus comprend également une Maison des étudiants et deux villas historiques : la villa Barton et la villa Moynier.

L’Institut est un établissement universitaire de recherche et d’enseignement postgrade (master et doctorat) qui vise à

  • promouvoir la coopération internationale en proposant une réflexion novatrice sur les grands défis du monde contemporain
  • apporter une contribution académique au développement des sociétés moins favorisées
  • encourager un sentiment de responsabilité globale
  • favoriser le respect de la diversité.

A ce jour, plus de 13.000 anciens étudiants travaillent dans le monde entier, notamment dans l’enseignement universitaire, la diplomatie, les banques centrales, le service civil international.

La villa Moynier

Dès 2009, la villa Moynier a été mise à disposition de l’Institut qui, en partenariat avec l’Université de Genève (voir Université) en a notamment fait le siège de l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains.

N.B. Erigé entre 1846 et 1847, ce bâtiment a d’abord été la propriété de Gustave Moynier, président du Comité international de la Croix-Rouge pendant de nombreuses années, avant d’héberger la Ligue des Nations en 1926 (voir Palais Wilson) puis le siège du CICR entre 1933 et 1946 (voir CICR).

La villa Barton

Avant d’être le siège de la formation continue de l’Institut, la villa Barton a été celui de l’enseignement donné aux nombreux étudiants passionnées par l’étude des relations internationales.

Elle porte le nom de Mme Alexandra Barton-Peel, brillante genevoise d’adoption qui, à son décès, légua la villa et le parc à la Confédération avec l’obligation de préserver la forêt de séquoias géants située dans le parc.

Développement historique

William Emmanuel Rappard fondateur de l’Institut universitaire de hautes études internationales

Né à New-York de parents suisses, William Rappard (1883-1958) vient à Genève pour faire ses études. Il épouse Alice Gautier (1883-1971) dont les ancêtres avaient acquis la bourgeoisie de Genève au début du XVIème siècle, avant de s’allier à plusieurs reprises aux familles réfugiées. Relevons que certains membres de la famille Gautier se sont engagés avec passion dans l’humanitaire ou les sciences (voir Observatoire de Genève) ou encore la théologie.

Rappard accomplit de brillantes études à l’Université de Genève avant d’en devenir à deux reprises professeur puis recteur et de s’engager notamment dans la création d’une faculté des sciences économiques et sociales, puis de fonder en 1927 l’Institut universitaire de hautes études internationales dont il assumera pendant de nombreuses années d’abord la codirection puis la direction et d’y accueillir de nombreux étudiants réfugiés politiques.

Ardent défenseur des valeurs démocratiques et du dialogue entre partenaires, Rappard est également un diplomate de haut niveau tant sur le plan suisse que sur la scène internationale (voir Palais Wilson) tout en mettant ses multiples compétences au service des causes qui lui tiennent à cœur. Infatigable travailleur, il occupera également d’autres postes à responsabilités, notamment en tant que

  • secrétaire général de la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge,
  • membre de la délégation suisse à la Société des Nations et
  • expert en droit du travail à l’Organisation Internationale du Travail.

En 1977, la Genève Internationale lui rend un hommage posthume en baptisant “Centre William Rappard” le bâtiment qui avait abrité, depuis sa construction en 1923-1926 et jusqu’en 1975, le siège du Bureau International du Travail (BIT), souvent qualifié de pendant social de la Société des Nations (SDN).

Le BIT ayant déménagé à l’Avenue Appia, trois organismes s’installent dans le bâtiment : le GATT (Accord général sur les Tarifs douaniers et le Commerce), le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) et la Bibliothèque de l’Institut des Hautes Etudes internationales (IHEI). En 1995, il devient le siège de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), successeure du GATT.

Les rencontres internationales de Genève

Les Rencontres Internationales de Genève (RIG) sont nées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sur l’initiative d’un groupe de personnalités genevoises conscientes de la nécessité d’une reprise du dialogue dans le monde déchiré d’alors. Notons que parmi celles-ci figurait Antony Babel (1888-1979), premier recteur catholique (!) de l’Université de Genève.

Le rayonnement des sessions qui ont suivi jusqu’à aujourd’hui permet d’affirmer que les Rencontres Internationales de Genève constituent un lieu de réflexion pluridisciplinaire privilégié. Notons que les sessions se tiennent à Uni Dufour (voir Place de Neuve) et que chacune d’entre elles a donné lieu à la publication d’un volume aux Editions de la Baconnière jusqu’en 1995, puis aux Editions de l’Age d’Homme depuis 1997.

(Sources et ouvrages consultés : Dictionnaire historique de la Suisse – Archives de l’Institut universitaire de Hautes Etudes et du Développement et Archives des Rencontres Internationales de Genève)

Chemin Eugène-Rigot 2, 1202 Genève

En image

A découvrir également

Palais Wilson
Place des Nations
CICR
Université (ancienne Académie)
Observatoire de Genève
Place de Neuve

Liens

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