Bois de Chancy

Bienvenue en terres genevoises sur un chemin de mémoire

Vous êtes ici dans une région symbolique à plus d’un titre : le tronçon français de l’itinéraire SPHVP arrive à hauteur de la borne suisse n° 10, là où le tronçon suisse débute. Les marcheurs peuvent s’écarter de notre sentier pour aller en contrebas, non loin de cette jonction, jusqu’à la borne n° 1 qui est la première des 6631 bornes qui délimitent les frontières de la Suisse avec ses voisins. Elle indique le point le plus à l’ouest de la Suisse et le point le plus bas en altitude de la Suisse romande.

De plus c’est un lieu chargé d’histoire. En effet, pour les fugitifs huguenots qui jadis se dirigeaient vers Genève, le Rhône tout proche était vraisemblablement un repère important et les bois de Vers-­Vaux qui vous entourent leur offraient la possibilité de se cacher encore si nécessaire, car même s’ils approchaient de leur but, ils n’étaient pas encore en sécurité.

Plus récemment, cette région est également mentionnée par les historiens comme lieu de passage d’autres malheureux qui fuyaient les horreurs de la Seconde Guerre mondiale en direction des villages suisses de la région (heureusement non engagés dans le conflit). À leur arrivée ils ont été accueillis dans l’urgence par les habitants du lieu (voir Chancy et Cartigny).

Plus récemment encore, c’est également à la célèbre borne no 1 qu’en octobre 2010, deux marcheuses parties du Poët-­Laval, sont accueillies en fanfare avant de poursuivre leur marche jusqu’à Genève le lendemain. Cet événement inaugure les réalisations des étapes du Sentier Sur les Pas des Huguenots en Suisse.

Développement historique

Au XVIe siècle les contours du territoire genevois n’étaient pas les mêmes que ceux que nous connaissons actuellement. Les terres relevant déjà de la Seigneurerie de Genève comme celles de Chancy, étaient souvent morcelées et enchevêtrées dans les terres savoyardes, ce qui était source de nombreux conflits, d’autant que leurs frontières n’étaient pas clairement tracées. Il faudra attendre le milieu du XVIIIe siècle, pour qu’à la faveur d’une normalisation des relations entre Genève et la Savoie,  on procède par voie de partage et d’échanges à la délimitation des territoires. C’est alors que Chancy et Avully (en 1749), puis quelques années plus tard Cartigny, ont formellement été reconnues faire partie de la juridiction de Genève. 

Les frontières actuelles de l’ensemble du canton datent du début du XIXe siècle. Elles sont le fruit des négociations menées pour Genève avec intelligence et persévérance par Charles Pictet de Rochemont (1755-1824), lors des grands congrès internationaux visant à remodeler la carte de l’Europe. Le tracé genevois a été validé du côté de la France lors du Traité de Paris (1815) puis du côté de la Savoie lors du Traité de Turin (1816). (voir Château de Lancy)

À savoir également que la mesure d’altitude de la Suisse est basée sur la Pierre du Niton qui se trouve en rade de Genève à une élévation de 373,6 mètres. L’ingénieur Guillaume Henri Dufour (1787-1875) a utilisé cette pierre comme point de référence lors de l’établissement de sa carte de la Suisse établie entre 1845 et 1864 (voir Place de Neuve)

(Ouvrages consultés : Cartigny et le traité de Turin de 1754,  Groupe de recherches historiques de Cartigny, 2004 – Entrée de Genève dans la Confédération, idem 2015, Communes réunies, communes démembrées, la fabrication des frontières de Genève (1815-1816) Claude Barbier La Salévienne 2017)

Chemin de Fargout, 1284 Chancy

En image

A découvrir également

Chancy
Cartigny
Place de Neuve
Château de Lancy

Bibliographie

  • Barbier, Claude, Communes réunies, communes démembrées, la fabrication des frontières de Genève (1815-1816),  La Salévienne 2017

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